DUFFIÉ et LE MONUMENT à SA MÉMOIRE
Par GEORGES N. BLISS (Capitaine de compagnie du 1er régiment de cavalerie de Rhode Island ) édité par la Société Historique des Soldats et des Marisn du Rhode Island - 1889/1890
ALFRED NAPOLÉON DUFFIÉ naquit
à Paris, le 1er mai 1835. Il était élève
à l'école de Sainte Barbe de sa cinquième
à sa dixième année, puis, il resta pendant
sept ans à l'Académie Militaire préparatoire
à Versailles. En 1852, il débute un itinéraire
régulier d’études à l'Ecole Militaire
de Saint-Cyr, à Versailles. A l’automne 1851,
il est un des 220 admis sur les onze mille candidats examinés.
Après deux ans à Saint Cyr, il termine son itinéraire
et passe les examens. Il est nommé lieutenant dans
l'armée française et envoyé immédiatement
dans le service actif. D’abord en Algérie et
plus tard au Sénégal, en Afrique, où
il fut blessé au combat.
Il partit en Crimée et participa aux combats durant
les batailles de l’Alma, d'Inkerman, de Balaklava, de
Chernaia, de Gangel et de Sébastapol. Il fut plusieurs
fois blessé et fut promu au grade de premier lieutenant
dans le cinquième régiment de Hussard.
À l'issue de la guerre russe, en 1856, il retourna
en France et servit avec son régiment jusqu'à
ce qu il soit appelé pour combattre durant la guerre
contre l'Autriche. Une blessure grave le contraint à
quitter le champ de bataille pour l'hôpital, mais non
sans avoir participé aux batailles de Palestro, Magenta
et de Solférino.
Pendant son service en Afrique et en Europe, Duffié fut blessé huit fois et reçut quatre décorations militaires ainsi que la croix de la Légion d'Honneur de son propre pays ; la croix sarde par l'empereur de la Sardaigne qui le décora lui-même alors qu’il gisait, blessé ; la croix turque du Sultan et la croix anglaise de Victoria.
Un effort a été fait pour obtenir de la veuve
et du fils du général un compte-rendu plus complet
et plus satisfaisant de sa vie avant qu'il ait quitté
l'Europe pour l'Amérique. Mais bien que désireux
d’aider, ils n’ont eu aucune information à
ajouter aux publications déjà faites dans cet
Etat.
Une lettre récente du fils, Daniel P. Duffié,
relate l'incident suivant :
Pendant la guerre de Crimée, autrefois, alors que les
puissances russes et alliées étaient très
près l'une de l'autre, un officier russe (un épéiste
célèbre) défia l'ennemi dans un combat
simple. Mon père releva le défi et tua le Russe.
Pour son habileté et son courage à cette occasion
et pour d’autres actes courageux pendant ses deux années
de service dans la guerre de Crimée, il a reçu
du Sultan de la Turquie la médaille de Medjidié
ainsi que l’expression des remerciements (en reconnaissance
de ses services), signée du Sultan et admirablement
écrite dans l'or en lettres rouges sur du vélin.
Quand, interrogé par ma mère “si il ne
se sentait pas désolé d’avoir tué
le Russe”, il répondit, "Pourquoi, non !
Si je n'avais pas détruit le diable, le diable m'aurait
détruit!"
A l’automne 1859 il vint aux Etats-Unis dans le but
de visiter Saratoga pour le bien de sa santé. A la
manifestation de la Rébellion, il accepta le titre
de capitaine dans le Premier de Cavalerie du New Jersey.
En juillet, 1861, il fut nommé commandant de la cavalerie
légère de Harris, un régiment de New
York, dans lequel il se distingua pour son efficacité
à l’entraînement et sa bravoure au combat.
Le 5 juillet, 1862, il assuma le commandement du Premier de
Cavalerie de Rhode Island comme colonel. L’Aumônier
Frédéric Denison, auquel je suis redevable pour
ses travaux en tant qu’historien du régiment
pour préparer cet article, décrit ainsi son
allure à cette époque :
"Il est de stature moyenne, élancé, d’ossature
légère, d’un naturel nerveux, le teint
foncé, les yeux noisette foncé, les cheveux
noirs, athlétique en activité, drôle dans
son style, strict dans la routine, exigeant sur la discipline
et complètement abouti dans son métier."
À ce moment, il y eut un grand mécontentement
devant l'acte du Gouverneur Sprague de nommer à ce
poste un étranger pour commander le régiment.
Cela eut pour résultat la démission de leurs
gradés à l’exception de quatre des officiers
du Rhode Island (Nous eûmes ensuite quatre compagnies
du New Hampshire). A l’évidence, un sentiment
d’hostilité parcourait les rangs.
Dans de tels moments d'agitation les aumôniers ne sont
pas toujours discrets. En conséquence, pour son premier
jour dans le camp, avant que le coucher du soleil, le colonel
Duffié convoqua cet officier et dit : "Aumônier,
je comprends que vous avez agité un esprit de mutinerie
dans mon régiment. Je vous mets aux arrêts dans
votre tente. Je suis vraiment désolé de commencer
par le serviteur de Dieu, mais je dois commencer quelque part."
L'arrestation fut de courte durée, et, en quelques
jours, il n'y eut pas de meilleur ami que le colonel et l'aumônier.
Quelques heures après la prise de commandement, le
colonel rassembla les officiers sous sa tente et leur indiqua
: "Je comprends que la plupart d'entre vous ait envoyé
leur démission. Je vous donne quatre jours pour renvoyer
et retirer vos démissions ; si vous ne les retirez
pas elles seront acceptées. Je resterai avec vous pendant
quatre semaines ; si vous ne m'aimez pas alors, je vous donne
ma parole que je démissionnerai." À deux
ou trois exceptions, les démissions furent retirées.
L'ordre suivant fut émis :
QUARTIER GÉNÉRAL, PREMIER de CAVALERIE de RH0DE ISLAND, MANASSAS, 10 juillet 1862
Aux officiers et soldats du premier de Cavalerie de Rhode Island :
En prenant le commandement de ce régiment en tant que
votre colonel, j'ai été peiné et chagriné
de voir une répugnance de votre part à recevoir
un étranger, manifestée d'une telle façon
qui ne laissait aucun doute quant à vos sentiments.
S'il a plu à votre bien aimé gouverneur et au
Ministère de la Guerre à Washington de changer
la construction de votre service exécutif, comme des
bons soldats, patriotes et défenseurs de la grande
et sainte cause qui anime maintenant tous les véritables
cœurs américains, il est de votre impérieux
devoir envers Dieu et les hommes, pour la cause de la liberté
humaine partout dans le monde, pour chaque élan courageux,
pour chaque espoir de paix et de bonheur pour vous-mêmes
et votre descendance, de noyer toutes vos considérations
personnelles dans un grand holocauste, dont les flammes illumineront
un monde, et dont la fin sera l’Union. Quant à
moi, je vous aime. Vous avez tout le matériel pour
réussir. Je ne le dis pas dans un petit esprit de pur
compliment, ni le plus mince irrespect pour votre ancien commandant,
que des circonstances indépendantes de sa volonté
devait avoir empêché de vous faire profiter d’avantage
de son incontestable connaissance militaire mais je vous aime,
et je vous dis ici , à cet endroit même, que
si vous voulez me donner tout votre temps et votre travail
pour l’espace de quelques semaines, j'y ajouterai mes
meilleurs efforts pour vous amener immédiatement à
la fierté et à la gloire de votre courageux
Etat et de la nation.
Soldats ! M'entendez-vous ? Soldats ! Me répondez-vous
? Dites, oui ! Et ne craignez pas le résultat !
Signé : A. N. DUFFIÉ, Colonel Commandant.
L'ardeur et la compétence du nouveau commandant ont
été senties immédiatement dans tout le
régiment, et en quelques jours, les officiers et les
hommes ont été convaincus qu'aucune erreur n'avait
été faite lors de cette nomination.
Le 9 août, 1862, le régiment était sous
le feu à la bataille de Cedar Mountain, en Virginie,
et la valeur de l’exercice et de la discipline de notre
nouveau colonel éprouvée. Sous un feu nourri
d'infanterie et d'artillerie, le régiment s’est
déplacé et a formé plusieurs lignes de
bataille avec autant de sang-froid et de précision
qu’à l’entraînement. Le régiment
fut complimenté par le Général Banks
pour son bon comportement au combat.
Dès ce jour, il a toujours été prêt
à suivre Duffié en toute confiance partout où
il pouvait le conduire.
Le 28 août 1862, près de Groveton, en Virginie,
le régiment, alors qu’il agissait en tant qu’avant-garde,
devint la cible des 18 fusils de l'artillerie de l’armée
de Jackson. Un homme, abasourdi par le déchaînement
des éclats d’obus, lança son cheval à
un trot ; immédiatement la voix de Duffié résonna
"mettez ce cheval pas ; un homme fuit, tout le monde
fuit." L’ordre fut obéi et, au pas, le régiment
se déplaça vers une nouvelle position et donna
à nos propres fusils une occasion de répondre
à l'ennemi.
Les 29 et 30 août, sur le terrain de ce qui a été
la deuxième bataille de Bull Run, l'engagement ayant
été presque sur le même terrain que celui
de la bataille de 1861, le régiment fut remarquable
dans la précision de ses mouvements. Quand l'armée
se retira vers Centreville vers le sud, Duffié recula
lentement, organisant les lignes de bataille successives avec
son régiment.
A Chantilly, en Virginie, le 1er septembre 1862, le Premier
de Rhode Island se déploya en tirailleurs et fut le
premier à essuyer le feu de l'ennemi. L'ordre qui suit,
un compliment au régiment, est également un
hommage à la compétence du commandant :
QUARTIER GÉNÉRAL, PREMIER de CAVALERIE de RHODE ISLAND POOLEVILLE, MARYLAND, le 5 Octobre 1862. (Ordre Spécial, N°.-)
Attirant l'attention du régiment sur la dernière
campagne du Potomac vers le Rapidan et le retour , votre commandant
souhaite vous assurer des hautes éloges qui ont été
adressées par des officiers haut gradés et experts
militaires, pour l’excellente façon avec laquelle
vous avez tenu votre place lors de cette retraite à
jamais mémorable du Rapidan au Potomac.
Les derniers soldats fédéraux à quitter
le Rapidan ; les derniers à quitter le Rappahannock
; les derniers à quitter Warrenton et ses alentours
; dans nombreuses des plus difficiles batailles, plusieurs
fois sous le feu, toutes les autres fois aux avant-postes
ou tout autre devoir périlleux ; dans presque toutes
les marches à l’arrière-garde de la grande
armée de la Virginie ou dans une colonne principale
- vous n'avez jamais hésité ; vous ne vous êtes
jamais pressés, mais, doucement et en bon ordre, comme
à la parade, vous avez battu en retraite quand obligés
de reculer à contre-coeur face à l'ennemi supérieur
en nombre. A chaque fois.
Le 30 août, à Bull Run, il est particulièrement
vrai que, quand environ des milliers, dans la plus terrible
confusion, s'échappaient aussi rapidement et du mieux
qu'ils le pouvaient, vos mouvements furent plus fermement
et parfaitement exécutés que je ne l’ai
jamais vu n’importe quelle autre fois. C'est si vrai
que vous ici, par votre belle allure, vous avez attiré
la confiance de vos frères sans commandement et bientôt,
derrière vos rangs il s’en trouvait huit cents
qui semblaient implorer votre protection.
Les généraux des divisions ont été
dans l’attente de nos services, et beaucoup de demandes
leur ont été faites. Vous avez supporté
la fatigue et les privations sans murmurer. Vous êtes
connus et appréciés dans les quartiers convenables.
Soldats ! Votre témoignage est une fierté. Assurez-vous
qu'il ne soit pas souillé !
A. N. DUFFIÉ, colonel.
Le régiment était de garde le long de la ligne du fleuve Potomac durant la bataille d'Antietam et, le 22 octobre 1862, il pénétra en Virginie avec l'avance de l'armée de McClellan. Près de Warrenton, une partie du régiment fut engagé le 11 novembre, dans une courte escarmouche avec une force de cavalerie rebelle pendant laquelle colonel Duffié fit tomber un cavalier rebelle d’un tir de carabine et ensuite délivra l'ordre suivant :
(Ordre Spécial. N°-.)
Aux officiers et aux hommes du premier bataillon, à
l’escadron du capitaine Manchester :
Votre colonel a la grande fierté de vous remercier
pour la vaillante conduite du 11 novembre dernier. Votre charge
vers le haut de la colline, face à l'ennemi supérieur
en nombre, était un acte de courage et d’héroïsme
rarement vu et aux résultats jamais égalés.
Avec leurs rangs complètement cassés, ils ont
été repoussés à plus de trois
milles dans la plus grande confusion. Quand dans leur insolence
ils se sont retournés, vous les avez attaqués
de nouveau et les avez dispersés, libérant de
ce fait cette partie de nos lignes de la désolation.
Le service dans la cavalerie est principalement une chose
ingrate ; les fonctions périlleuses et difficiles,
à la fois pour les hommes et les chevaux. C’est
seulement par un esprit de courage et de sacrifice que nous
pouvons obtenir des résultats, si importants en eux-mêmes
mais qui apparaissent rarement au grand jour. Notre récompense
est non dans les louanges enflammées des correspondants
de l'armée, mais dans la conscience d'avoir fait notre
devoir , que nos coups ont été pointus et décisifs,
que nous avons effectué notre travail au bon moment
et de la bonne façon. En un mot, que nous avons effectué
le travail qui nous était proposé et accompli
effectivement. Il dépend de cela que, dans les cercles
militaires d’où les éloges tombent avec
tant de reconnaissance à nos oreilles, nous sommes,
et nous continuerons à être appréciés.
Ce régiment est à la fois ma joie et ma fierté.
Je continuerai à lui donner mon attention constante,
et, certain de votre coopération en tout, je l’élèverai
au plus haut niveau de l'excellence et de l'efficacité.
Chacun d’entre nous, nous pouvons nous permettre de
croire au fond de nous-même que, des années plus
tard, nous serons fiers de dire, "j'appartenais au Premier
de Cavalerie de Rhode Island."
Je suis heureux de pouvoir remercier le Major Farrington l,
le capitaine Manchester et les lieutenants Allen et Chase.
A. N. DUFFIÉ, colonel (commandant)
Le 7ème novembre 1862, le général Ambrose
E. Burnside succéda à Mac Clellan comme commandant
de l'armée du Potomac. Le premier jour de décembre
suivant, , les régiments du Premier de Cavalerie de
Rhode Island, le Premier de Cavalerie du Massachusetts et
les Troisième et Quatrième Régiments
de Cavalerie de Pennsylvanie ont été placés
sous le commandement du Général de Brigade William
W. Averill. Cette mise de la cavalerie dans des brigades aux
côtés de Burnside était le début
du mouvement vers la fusion de cette arme des forces militaires,
qui aboutit finalement sous Hooker à la formation des
corps de cavalerie.
Après avoir rejoint la brigade d'Averill, le colonel
Duffié renouvela ses efforts pour perfectionner le
régiment en connaissance militaire. Des copies des
tactiques ont été achetées à l'usage
des sous-officiers et les officiers furent pratiquement tous
envoyés dans une école pour des soldats. Les
sergents et les caporaux avaient leurs présentations
habituelles sous les tentes des capitaines, et tous les officiers
étaient fréquemment convoqués au quartier
du colonel pour l'instruction et l'examen. Pendant l’exercice
quotidien dans la compagnie, l'escadron et les formations
du régiment ont testé les leçons du livre,
et les résultats justifièrent pleinement l'ordre
suivant :
QUARTIER GÉNÉRAL, PREMIER de CAVALERIE de RH0DE ISLAND, CAMP PRÈS DE FALMOUTH, VIRGINIE, 16 Janvier 1863. f (Ordres spéciaux, numéro 23.).
Compagnons-Soldats :
De nouveau, j’ai le privilège et la fierté
de vous féliciter pour votre admirable tenue, l’entraînement
et la discipline, en tant que régiment. Il m’a
été accordé auparavant, en vérité,
d’applaudir les efforts que vous avez fait pour devenir
les premiers parmi la cavalerie dans le service.
Le 18 août dernier, le Général Roberts,
chef de cavalerie dans l’équipe du Général
Pope, a dit : "Bien que je n'aie aucune hésitation
en disant que votre régiment est le meilleur que j'ai
examiné jusqu'à présent, il reste beaucoup
à faire." Depuis ce moment, l'éloge sans
réserve des hautes instances militaires vous a été
accordée à plusieurs reprises . Maintenant,
pour couronner le tout, notre général le plus
distingué et le plus estimé, commandant cette
brigade, après l'inspection du l5 courant, dit : "C'est
le meilleur régiment de ma brigade." Partageant
également et de la même façon la possession
glorieuse d'un tel prestige, nous devons tous veiller, avec
un soin jaloux, à tenir contre vents et marées
la position qui nous a été attribuée
. Ne laissez aucune marque ou souillure tâcher la belle
page ; et j’espère que bientôt, au-delà
de la rivière qui nous sépare de notre ennemi,
nous achèverons notre brillante réussite.
A. N. DUFFIÉ,
Colonel, Commandant le Premier de Cavalerie de Rhode Island.
Le 1 Mars 1863, le Général Averill eut ses forces
armées augmentées par l'ajout de trois régiments.
L'ensemble fut divisé en deux brigades, formant la
deuxième Division, du Corps de Cavalerie de l'armée
du Potomac. Le Colonel Duffié, bien que n'étant
pas le colonel le plus âgé, fut nommé
pour commander la première brigade, composée
du premier Régiment de Rhode Island, du premier régiment
du Massachusetts du quatrième régiment de New
York et du sixième régiment de cavalerie de
l'Ohio.
Le 17 Mars 1863, le Général Averill traversa
le fleuve de Rappahannock à Kelley's Ford.
Ce jour la se déroula la première bataille de
Cavalerie en Virginie. Là, le Premier de Rhode Island
fut le premier dans chaque rencontre avec l'ennemi et Duffié
a eu raison d'être fier de son régiment. Sur
la rive droite du fleuve, l'ennemi, à l'abri d'une
fosse à fusils, dominait le gué et repoussa
le premier régiment. Alors, une section de dix-huit
hommes du Premier de Cavalerie de Rhode Island, mis de côté
par le lieutenant Simeon Brown, chargea sous un feu si nourri
que seul le lieutenant et trois de ses hommes atteignirent
la rive opposée, les autres ayant été
arrêtés par des balles les blessant eux ou leurs
chevaux. Il avait été montré que traverser
la rivière pouvait être fait et le reste du régiment
suivit, capturant vingt-cinq des ennemis avant qu'ils n'aient
pu s'éloigner de la fosse à fusils vers leurs
chevaux.
Dans ce combat, appelé la bataille de Kelley's Ford,
le Général FitzHugh Lee commandait des rebelles.
Le général J. E. B. Stuart était présent
; les meilleurs régiments de cavalerie de Virginie
se trouvaient là pour rencontrer les Yankees mais à
trois reprises le Premier de Rhode Island les chargea au sabre
et fut chaque fois victorieux. Du côté de l'Union,
le pertes totales s'élevèrent à 81 personnes.
Quarante et un d'entre eux appartenaient au Premier de Rhode
Island.
Le colonel Duffié était avec l'armée
de Hooker durant la bataille désastreuse de Chancellorsville,
mais n'était pas au combat au delà de quelques
accrochages avec l'ennemi.
Le Général Hooker n'était pas satisfait
du Général Averill et le releva de ses fonctions
dans l'armée du Potomac ; le colonel Duffié
prit le commandement de la division.
Le 9 juin 1863, Dans la grande bataille de cavalerie de Brandy
Station, Duffié traversa le fleuve à Kelley’s
Ford et mena sa division contre la cavalerie rebelle, la repoussant
dans la confusion dans Stephensburg, infligeant des pertes
considérables à l'ennemi en tués, blessés
et prisonniers.
Près de Stephensburg, des forces armées ennemies
furent trouvées entretenant une batterie sur laquelle
notre batterie ouvrit le feu. Un de ses obus enleva une jambe
du colonel M. C. Butler, maintenant sénateur des Etats-Unis
de Caroline du Sud.
Duffié organisait rapidement ses hommes pour une attaque
quand un ordre vint de faire demi tour pour Brandy Station.
Nous marchâmes derrière toute la ligne de bataille
de ce jour, retraversant le Rappahannock à Beverly
Ford, plusieurs miles au-delà de l’endroit que
nous avions traversé le matin. Après cette bataille,
Duffié fut relevé de son commandement de la
division et renvoyé au régiment. Il a semblé
y avoir un certain mécontentement à propos de
sa conduite, bien qu'il n’ait jamais été
prouvé qu'il n'avait pas obéi à ses ordres
et qu’il était certainement en train de manoeuvrer
contre l'ennemi avec grand succès quand il fut contraint
par les ordres de se retirer.
J'ai vu dans des papiers militaires que Duffié devait
avoir marché vers un feu nourri à Brandy Station
au lieu de de pousser en direction de Stephensburg mais ses
ordres étaient de chasser l’ennemi de Stephensburg.
Je suis incliné à penser que Duffié s’était
justifié pour la bévue d'un autre officier sur
ce terrain âprement disputé.
Tôt, le matin du 17 juin 1863, l'ordre suivant était
reçu :
Au Colonel A. N. Duffié, Premier de Cavalerie de Rhode
Island :
"Vous progresserez avec votre régiment de Manassas
Junction par la route de Thouroughfare jusqu’à,
Middleburg. Là vous camperez pour la nuit et communiquez
avec le quartier général de la second brigade
de cavalerie. De Middleburg vous continuerez jusqu’à
Union ; de là jusqu’à Snickersville, de
Snickersville jusqu’à Percyville ; de là
pour Wheatland en passant par Waterford pour Nolan’Ferry
où vous rejoindrez votre brigade."
Le régiment, fort alors de 280 hommes, affronta à
Thouroughfare des troupes du de général de brigade
W. N. F. Lee commandées par le colonel J. R. Chambliss.
A ce moment-là, cette brigade était forte d’environ
1.200 hommes et une armée ennemie plus grande que la
notre futt vue à Gap mais elle se replia alors que
nos hommes poussaient courageusement en avant. La position
fut emportée sans perte à l’exception
de quelques chevaux tués par les balles des rebelles.
Laissant cette armée sur son arrière, Duffié
marcha vers Middleburg , arrivant à 4 heures de l’après-midi,
où le Général Stuart avait son quartier
général avec trois compagnies comme garde du
corps. La charge de nos hommes furent les premières
nouvelles que Stuart eut de notre mouvement et il fut conduit
en hâte hors de la place, échappant de très
peu à la capture.
L’ordre était de camper ici pour la nuit et de
communiquer avec les quartiers généraux de la
seconde brigade de cavalerie. Le capitaine Frank Allen, avec
deux hommes, fut envoyé à Aldie, avec une dépêche
détaillée de la situation et une demande de
renforts. Après plusieurs retards dus à des
rencontres avec l'ennemi, son message fut délivré
sans encombre à 9 heures du matin mais aucun effort
ne fut fait par nos généraux pour envoyer des
troupes à l'avant.
Quand nous occupâmes pour la première fois Middleburg,
Aldie, à cinq miles sur notre arrière, fut retenu
par la brigade de Fitz Lee's commandée par le colonel
T. T. Munford, brigade contre laquelle le corps de cavalerie
de Pleasanton avait été lancé, charge
après charge, et repoussé avec de lourdes pertes.
A peine avions nous chassé Stuart de Middleburg, qu’il
envoya des ordres à Munford de quitter Aldie et de
le rejoindre. Il ordonna également à Chambliss
de faire marche de Middleburg vers Salem. Le Général
Stuart lui-même continua vers Rector's Cross Roads,
à huit miles à l'ouest de Middleburg, où
la brigade de Robertson, forte de 1.000 hommes, était
stationnée. Il retourna immédiatement auprès
d’elle. C’est ainsi que toute la cavalerie de
l’armée de Stuart marcha sur notre petit régiment.
A 7 heures du matin, la brigade de A.M. Robertson nous chargea
et ne remporta pas une victoire facile. A trois reprises,
il fut repoussé mais la supériorité en
nombre l’emporta finalement et Duffié fut contraint
de quitter la ville.
Duffié recula de deux miles et fit halte pour la nuit
dans des bois près de Little River où, avec
des chevaux sellés et des hommes en armes, il attendit
le lever du jour, espérant des renforts. C'était
une erreur fatale. Son unique espoir était d’échapper
à l'ennemi qui approchait de toutes parts en tentant
sa sortie de nuit.
Mais il était un français, il sentit qu’il
devait obéir aux ordres et ne pouvait pas prendre la
responsabilité de se servir de son propre jugement
comme un officier de ce pays l’aurait fait dans cette
situation désespérée.
Il écrivit plus tard : "Je pouvais certainement
avoir épargné mon régiment dans la nuit
mais mon devoir en tant que soldat et colonel m'obligeait
à être fidèle à mes ordres. Pendant
ces moments de réflexion, sachant que mon régiment
était sacrifié et réfléchissant
à tout cela pendant plus de cinq heures, mon cœur
saigna en voyant les vies de ces hommes que j'avais sacrifiées
tant de fois par la négligence et la totale distraction
de mes officiers supérieurs. Mais au milieu de ma peine,
j'ai trouvé une certain consolation en regardant la
façon avec laquelle les garçons de Rhode Island
combattaient."
Il prit le commandement de cette division de cavalerie à
Staunton, en Virginie, fut fréquemment engagé
contre l'ennemi commandé alors par le Major-Général
Hunter dans sa progression sur Lynchburg, capturant plusieurs
trains de wagons, un grand nombre de chevaux et cent prisonniers.
Pendant la retraite à partir de Lynchburg, le général
Duffié commanda pendant dix ou douze jours l’arrière-garde
et, repoussant les attaques vigoureuses de l'ennemi qui le
poursuivait, il amena le grand train de wagon de l'armée
sans dommages à Charleston en Virginie Occidentale.
De Charleston, le général Duffié reçut
l’ordre de marcher vers le Maryland et de rejoindre
les forces opérationnelles contre le général
Early puis de faire des incursions qui cessèrent devant
les fortifications à Washington. Duffié trouva
un des trains d'Early près du Potomac et captura deux
cents hommes et trois cents wagons chargés avec une
partie du pillage recueilli durant les raids ennemis.
Après que le Général Sheridan eut pris
le commandement de nos forces dans Valley, Duffié fut
maintenu en service actif avec sa division.
Le Général Sheridan apprécia les capacités
remarquables de Duffie pour organiser, entraîner et
préparer des recrues pour le service effectif et l’envoya
à Cumberland dans le Maryland pour organiser une division
de cavalerie dont le devoir était d’être
opérationnelle bientôt et bien. A Hagerstown,
il reçu l’ordre d’organiser une autre armée
de cavalerie.
Le 21 Octobre 1864, Duffié trouva nécessaire
de rendre visite à son officier commandant pour des
instructions et, escorté par un escadron du Premier
de Cavalerie de New York, il se rendit aux quartier général
du Général Sheridan près de Fisher’Hill.
Au retour, quatre jours plus tard, le Général
Duffié était muni d’une escorte à
Winchester et prit avec lui, dans des ambulances, des officiers
qui avaient été blessés à la bataille
de Cedar Creek le l9 octobre.
Devenant impatient devant la lente progression requise pour
le confort du blessé, il poussa à une plus grande
vitesse dans un wagon privé, suivi par un détachement
de seulement dix hommes.
A environ cinq miles de Winchester, Moseby, le guérillero
rebelle, attendait avec trois cents hommes, guettant une opportunité
de capturer un train de wagons espéré. Ses forces
ouvrirent le feu sur le wagon qui approchait, tuant le chauffeur,
les chevaux et blessant gravement le commandant de la police
militaire, le capitaine Stevens.
Pour la première fois, le Général Duffié
se retrouva prisonnier. Le Général Duffié
arriva à Richmond début novembre et fut confiné
à Libby où j'étais également prisonnier
à ce moment-là. Comme j’avais été
envoyé à l'hôpital à cause d’une
blessure pas encore guérie, je n'eus pas le plaisir
de rencontrer mon vieux commandant.
Duffié eut quelques ennuis avec Dick Turner, le geôlier,
et fut enfermé dans une cellule pendant deux jours
mais son séjour à Richmond fut de courte durée
car il fut bientôt envoyé avec d'autres officiers
à Danville, en Virginie, où il souffrit de la
faim, du froid et mauvaises conditions indescriptibles de
la vie d'un prisonnier dans la Confédération.
Duffié ne put pas supporter patiemment un tel ennui
et il amena les prisonniers à effectuer leur libération
dans un effort désespéré en capturant
les gardes, dans l’espoir d’acquérir les
armes entassées et de capturer la ville. Deux des gardes
furent désarmés mais l’alarme fut donnée
avant que les fusils n’aient pu être atteints
; une nuée de balles s’abattit sur la prison
qui tua plusieurs hommes courageux et a mis un terme à
tout l'espoir d'évasion.
Le 22 février 1865, Duffié fut libéré
sur parole et consigné à Cincinnati où,
le 20 mars il fut échangé.
Le 1er avril, il reçut l’ordre de rendre compte
(faire un rapport) au Major-Général Pope au
département militaire du Missouri. Il fut envoyé
à Fort Gibson pour organiser une force de cavalerie
de six mille cavaleries sous les ordres du Major-Général
Blunt pour une expédition au Texas.
Le 25mai, alors que Duffié faisait route vers le Texas,
le Général Kirby Smith rendit les armes avec
son armée et la cavalerie reçut l’ordre
de faire demi-tour.
Le 5 juin, elle était démobilisée à
Lawrence au Kansas. Le Général Duffié
fut dirigé sur la ville de New York et attendit les
ordres. Le 24 août 1865, sur un ordre général
du Ministère de la Guerre, il fut, avec 81 autres Major-Généraux
et généraux de brigade, honorablement démobilisé.
Duffié épousa le 19 août 1860 Mary A.
Pelton, fille de Daniel Pelton, de New Brighton Ouest, à
Staten Island à New York. Quand la paix fut venue et
qu’on n’eut plus besoin pour longtemps de ses
services en tant que soldat, sa fortune était suffisante
pour ses besoins. Une vie heureuse et honorable était
apparemment devant lui dans son pays adoptif.
Sa santé, jamais solide après ses batailles
européennes, avait été encore plus détériorée
par sa vie de soldat dans notre service et particulièrement
par son expérience comme prisonnier de guerre. Il souffrit
considérablement d'asthme, et, dans l'espoir des avantages
d'un climat plus favorable, il postula finalement pour une
place comme consul. En mai 1869, il fut nommé à
ce poste à Cadix en Espagne.
Après avoir quitté son domicile de Staten Island,
sa santé s’améliora considérablement
mais, même le climat d’Espagne ne put le guérir
; il put seulement retarder la progression de la maladie.
A l’été 1877, lors d’une brève
visite dans ce pays, il vint à Providence sans prévenir
de son intention par écrit quelques uns de ses vieux
amis d’ici. Il essaya de trouver quelques-uns de ceux
qu'il avait connus mais ceux qu’il cherchait étaient
morts ou avaient quitté la ville.
Alors qu’il revenait d'une maison sur Benefit Street
où pas même un domestique ne restait pour répondre
à ses appels, il se sentit vraiment comme un étranger
dans un pays étranger quand, soudain, un carrosse s’arrêta
et le sergent David S. Ray, de son vieux régiment,
le salua avec enthousiasme et le convainquit d'un bienvenu
cordial.
Il fut bientôt entouré par une horde d'amis.
Sa reconnaissance par un vieux soldat qui ne l'avait pas vu
depuis treize ans réchauffa le cœur du général.
Avec quel enthousiasme il le décrivit. "Il arrête
son carrosse ; il saute ; il court à ma rencontre ;
il me parle de tout."
Il fut pressé de retarder son départ de quelques
jours, au moins jusqu'à ce que ses vieux vétérans
puissent être avertis et se rallient autour de lui mais
il ne pouvait rester qu’un jour. Alors, avec le Major
Farrington, les capitaines Baker et Bliss, il descendit sur
les terres de Squantum, et comme, malheureusement, ce n'était
pas un jour de club, il essaya pour la première fois
de faire un pique-nique à Silver Spring. Il y prit
énormément plaisir, dit que cela valait le coup
de venir d'Espagne et qu’il reviendrait l'année
suivante.
A la fin du jour, il s’assit avec le Major Farrington,
les capitaines Baker et Bliss à la table de son vieil
aumônier, le révérend Frédéric
Denison qui remarqua qu'il était le seul des cinq présents
à avoir échappé à une blessure
pendant la guerre contre la Rébellion. Nous ne pûmes
le garder plus longtemps bien que réticents à
nous séparer. Alors, nous l’escortâmes
jusqu’à son bateau à New York. Nous le
vîmes pour la dernière fois, debout sur le pont
du vapeur qui partait, il fit des signes à ses vieux
camarades, un adieu de soldat.
Après son retour à Cadix, il s’en alla
sur avis médical à Cauterets, dans les Pyrénées,
pour boire l’eau de cet endroit comme remède
contre l'asthme mais la maladie se développa en tuberculose.
Après quinze mois de souffrance, il mourut le 8 novembre
1880, après avoir donné aux Etats-Unis plus
de onze ans de loyaux services comme Consul.
Aux réunions annuelles de son vieux régiment,
on entend de nombreux souvenirs du commandant, désormais
invisible au commun des mortels. Certains d'entre eux sont
considérés dignes d’être préservés
ici comme caractéristiques de l'homme.
Le Général Duffié essayait constamment
d'améliorer sa connaissance de l'anglais et amusait
continuellement ses officiers par ses efforts.
A l’automne 1862, le régiment reçut un
certain nombre de recrues appelées par les vieux soldats
"les hommes aux mille hommes," en allusion à
l’argent de leur prime. La guerre démontra le
fait curieux que “plus vous payez un homme moins il
a d’importance” et ces nouvelles recrues, lorsqu’elles
furent à court d’argent à dépenser
auprès de l’intendance, commencèrent à
occuper leurs nuits en dérobant leurs revolvers aux
vieux soldats. Ils les vendaient à de simples soldats
dans des nouveaux régiments d'infanterie campés
près de nous.
Le colonel apprit ceci et, l'aumônier étant absent
à ce moment, il décida de s’occuper lui-même
de cette affaire. Le dimanche soir, à la fin du défilé
en tenue, il s’adressa ainsi au régiment : "un
homme, il vole le pistolet de son camarade ; il le vend à
un fantassin ; il pense que personne ne le voit ; Dieu le
voit ; Dieu le livre à l’enfer."
Personne ne rit alors mais après que le défilé
eut rompu les rangs, le colonel fut très étonné
par les rires bruyants qui parcouraient tout le camp. Il n’était
pas conscient d’avoir dit quelque chose qui entraîne
une telle conduite hilare.
Un jour, alors qu’il chevauchait en compagnie d’un
autre officier, il lui dit : (them goose) "Voyez ces
oies". Il fut informé respectueusement que l'expression
appropriée était "ces oies."(Those
geese). Ah ! dit-il, “des oies, des oies.(geese, geese).
Je le dirai bien la prochaine fois.”
Peu de temps après, il eut quelques difficultés
en instruisant le Quatrième de Cavalerie de New York
dont le courageux colonel, Di Cesnola, était affligé
par les officiers. Bon nombre d’entre eux savaient parler
presque n'importe quoi sauf l'anglais et s’obstinaient
à répéter dans différentes langues
les ordres du colonel au lieu de donner les ordres justes
en accord avec leur grade.
Pour le décrire, Duffié indiqua : "Le colonel
du Quatrième de New York, quand il donne un ordre,
tous les officiers redressent la tête, ils braillent
comme une oies (one geese)." Quand informé qu’il
avait faux à propos des oies, il s’exclama :
"Mon Dieu ! quelle langue !"
Bien que le colonel n’utilisa pas toujours une langue
qu’auraient approuvé des professeurs de College
Hill, il n’eut aucune difficulté pour se faire
comprendre ni ne manqua de faire valoir ses idées avec
des illustrations justes.
Aux réunions des officiers sous sa tente, il les persuadaient
de la plus sérieuse nécessité de se perfectionner
en tout, eux comme les soldats, disant : “Vous pouvez
tous faire quelque chose quand vous souhaitez vraiment le
faire. Vous connaissez tous le capitaine Bliss, il n'est pas
rapide. Il a pris un congé sans solde pour rentrer
chez lui à Rhode Island. Mon Dieu ! Il est parti en
un clin d’oeil !"
Le fils de Duffié, Daniel Pelton Duffié, né
le 17 mars 1862, épousa Adèle Prudence Miner,
le 30 octobre 1888. Avec la veuve, ils rejoignirent l’Association
des Vétérans du Premier de Cavalerie de Rhode
Island à l’inauguration du monument dont un compte-rendu
complet sera trouvé en appendice de ce journal.
Un autre fils, Auguste Duffié, né le 13 août
1866, décéda le 5 septembre 1866.
En décembre, 1880, le corps de Duffié traversa
l'Océan atlantique en pleine tempête. Chaque
année, le jour du Memorial Day les soldats déposent
sur sa tombe à Staten Island les fleurs du printemps
et le drapeau qu’il avait si bien servi.
Espérons que lorsqu’il n’y aura plus de
vétérans, leurs descendants déposeront
annuellement des hommages semblables d’affectueux souvenir
au cimetière du Nord sur la pierre que, le mercredi
10 juillet 1889, ses camarades survivants ont dédiée
à la mémoire de Duffié.